Le canal, à la nuit tombée, se remplit de hoquets et de larmes.
Les amants des bois, éconduits, y déversent le torrent de leurs coeurs.
Chaque matin d'automne, la brume discrète emporte sereine et impassible ce lourd
butin.
Le bruissement de l'onde, avec paresse, emplit de
soupirs les arches du pont.
Le feuillage majestueux des grands arbres,
en consolateur, étouffe leurs sanglots.
- Nalo Souleyman -